Les Japonais ont développé les pliages en papier jusqu’à en faire un art, l’origami. Takuo Toda, ingénieur de métier, a développé celui des avions en papier et est devenu maître en la matière. Pour preuve, il a battu le record mondial du vol d’avions en papier : 27,9 secondes (s’approchant ainsi des mythiques 30s) grâce a l’avion nommé Sky-King ou Hyper-Skyking. « C’est vraiment du sport. La technique de projection est très délicate« , avoue le plieur de génie…
A ce jour, il a créé et plié environ 500 types d’avion différents en origami et ce n’est pas tout ; Il a même convaincu la mairie d’Hiroshima – il y est chef d’entreprise – d’installer une rampe de lancement immense sur une tour de 26m de haut, pour y lancer des avions en papier sur lesquels figurent des publicités. La mairie a accepté et l’effet produit est supérieur à celui décrit avant la construction, en bien, évidemment. Takuo Toda est ainsi fier de cette réussite : « C’est la première tour du monde construite uniquement dans le but de faire voler des avions de papier ».
Takuo Toda est également devenu Président de l’Association Japonaise des Avions en Origami et son rêve, lancer un avion en papier depuis l’espace, va être réalisé par l’Association Spatiale Japonaise (JAXA). En effet, la Station Spatiale Internationale (ISS) devrait prochainement procéder au premier lancement spatial d’un avion en origami.
Des avions de ce type, en papier vitrifié et traités chimiquement pour résister aux hautes chaleurs, ont déjà subi des essais dans une soufflerie hypersonique de l’université de Tokyo. Ils ont résisté avec succès à des vitesses de mach 7 et à des températures de 200°C. Des conditions proches de celles auxquelles seront confrontés les engins spatiaux lors de leur entrée dans l’atmosphère.
Takuo Toda, pour sa part, estime que ces avions en papier, en planant à une vitesse assez basse, pourront rentrer dans l’atmosphère terrestre sans encombre. Au final, il s’agit d’étudier la descente de l’engin dans l’atmosphère, afin de s’inspirer de l’aérodynamisme de l’avion en papier pour rendre plus sûres les futures navettes spatiales, en particulier lors de la phase critique d’un voyage spatial, celle du retour sur Terre. Augmenter la portance des navettes semblerait ainsi être une solution fiable pour les freiner.
Mais on ne pourra déterminer où les « paper shuttle » atterriront car ils seront soumis aux vents en haute altitude. La JAXA étudie donc la possibilité d’attacher un mini transmetteur sur ces avions. En tout cas, sur chaque engin sera inscrite une phrase : « Merci de nous prévenir si vous trouvez ceci. » Et cela en plusieurs langues, a précisé M.Toda. Alors restez à l’affût !